Vous célébrez vos dix années en 2021. Depuis, les collections ainsi que les rythmes de production se sont multipliés. En quoi cette évolution vous a affectée ?

En presque dix ans, mon métier a beaucoup changé. À l’origine, je participais à la fashion week sans me poser de question. Puis, je me suis progressivement rendu compte de l’étrangeté de tout ce système. Je n’arrivais plus à fournir des nouveautés quasiment tout le temps, comme la semaine de la mode l’exigeait, ni à renouveler perpétuellement mon magasin, alors que les clientes souhaitaient toujours les mêmes produits de ma part. En réalité, mes produits correspondent peu à un achat coup de cœur, certaines de mes clientes peuvent attendre trois ans avant de s’offrir le sac de leurs rêves. D’ailleurs, je ne me considère pas vraiment comme une marque de mode. Non seulement je ne veux plus être dans le système de production et de vente traditionnel, mais je ne veux pas non plus entrer dans le système des influenceurs, des stars, que mon produit soit partout et qu’ensuite les gens s’en lassent. Je trouve ça dangereux.Lire la suite de l’article : https://www.vanityfair.fr/give/story/give-amelie-pichard-electron-libre-de-la-mode/12926